La parfaite victime : Retour sur le visionnement

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Plusieurs membres de l’exécutif de l’AQAAD et de l’AADM se sont réunis hier pour procéder au visionnement du film La parfaite victime. Audi alteram partem; il nous fallait le visionner avant de pouvoir le critiquer avec adéquation. 

Les victimes sont touchantes. Leur souffrance est palpable .Le film ne propose pas une véritable réflexion sur l’administration de la justice. Nous n’entendons pas défendre que le système doit être exempt de critiques. Par contre, le film prétend le faire, alors qu’il n’en est rien. 

Nous pourrions résumer les cas présentés très succinctement. Deux qui ont fait l’objet d’une non-autorisation par le DPCP, deux dont les accusés ont été trouvés coupables. L’un ayant plaidé coupable alors que l’agression avait été filmée. Pour l’autre on devine sa culpabilité puisqu’il est question que l’accusé a porté sa cause en appel. Ainsi, le choix des cas est étrange. Il laisse peu de place aux situations où les victimes ont réellement eu à témoigner a la Cour. 

Le film met en scène des acteurs du système judiciaire, mais le montage est loin de rapporter un portrait fidèle. 
 
La procédure d’appel est décrite comme une tactique dilatoire. On laisse croire que tous ont peine à décrire ce qu’est le doute raisonnable. Les statistiques de non-autorisation des dossiers sont  non-fondées tout comme celles relatives aux victoires des avocats.  

La qualité du travail journalistique est douteuse. La rigueur et le bon sens conduisaient à se dissocier de plusieurs de ces prétentions. 
 
L’avocat n’est certainement pas le responsable du musellement que les victimes ressentent. Le public est totalement induit en erreur. L’objectif avoué de mettre en lumière des problématiques du système cache plutôt un désir d’attribuer la souffrance au acteur du système. Or, la douleur ressentie par des victimes de crimes sexuels mérite de la rigueur dans les délibérations sur le sujet.

Les conseils d’administration des Associations réfléchissent à l’option de porter plainte au Conseil de presse du Québec. 

Le guide de déontologie journalistique du Conseil de presse du Québec est éloquent: 
 
Les journalistes doivent faire preuve de prudence et d’équité en matière de couverture des affaires judiciaires et policières, étant donné l’importance des conséquences qui peuvent résulter de cette couverture.
 
Nous entendons aussi produire un communiqué de presse et des capsules vidéos informatives sur le système de justice. 

N’hésitez pas à nous faire part de vos idées et commentaires.

Votre CA

 

Photo: Josie Desmarais/Journal Métro

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